La nature des interfaces
Une grande majorité s’accorde sur le fait que la gestion des interfaces constitue une source de complexité importante dans les projets. Mais de quelles interfaces s’agit-il ? Les interfaces techniques en particulier ou plus généralement les interfaces organisationnelles voire interpersonnelles ?
Un des objectifs de L’ingénierie Système est de simplifier le problème qui nous est soumis en le découpant en plusieurs problèmes plus faciles à résoudre. Dans le domaine technique, cela conduit à découper le « système à faire » ou à concevoir en une somme de constituants, qui vont interagir entre eux pour faire émerger les propriétés souhaitées au niveau global. La réalisation ou la conception de ces constituants étant, à leur tour, confiées à d’autres.
Ces interactions, qui sont à l’origine des performances globales à atteindre, génèrent des interfaces techniques entre constituants mais également des interfaces organisationnelles entre les entités en charge de leur conception ou de leur réalisation. Ces interfaces se situent donc soit à un même niveau d’abstraction (pédalier motorisé + chaîne + pignon de roue pour assurer le système de transmission d’un vélo par exemple), soit à 2 niveaux d’abstraction différents (le vélo et son pédalier motorisé par exemple). C’est également le cas au niveau de l’organisation mise en place pour la conception/réalisation du système (le fabricant de vélos faisant appel à un sous-traitant pour la conception et la réalisation des pignons des roues par exemple).
Depuis longtemps, lorsque les organisations sont différentes, la relation est gérée par un contrat de type client-fournisseur. Le client définissant la nature de la fourniture à délivrer par le fournisseur et le fournisseur s’engageant à délivrer la fourniture telle que demandée par le client. Là où cela se complique souvent, c’est lorsque le découpage a lieu à l’intérieur d’une même organisation : voyons-nous souvent la réalisation d’un contrat entre 2 services d’une même entreprise ou entre 2 individus d’un même service ?
Au niveau technique, les interfaces techniques donnent lieu à l’élaboration et à la gestion d’exigences entre les 2 constituants en interaction. Ces exigences formalisent le contrat que les responsables des 2 constituants doivent assurer d’un point de vue technique l’un vis-à-vis de l’autre et vice-versa. Cela n’est pas sans poser certaines difficultés sur lesquelles nous reviendrons dans un prochain post. L’expérience m’a montré et me montre tous les jours, que ces difficultés viennent avant tout de la méconnaissance ou de la mésinterprétation des rôles et redevabilités (contrat) entre 2 entités voire entre 2 individus au sein d’une même unité organisationnelle. Ces exigences qui constituent la culture d’entreprise (ou la culture projet) et qui donnent lieu à des règles qui doivent régir la manière de fonctionner ne gagneraient-elles pas à être capitalisées, formalisées et partagées au niveau de chaque projet, de chaque individu de manière systématique et cela d’autant plus que l’organisation est complexe ?
Au-delà des aspects purement techniques derrière lesquels il est souvent facile ou commode de se réfugier dans le monde de l’ingénierie auquel j’appartiens, les difficultés d’interfaces semblent pouvoir être appréhendées et donc résolues à un autre niveau, celui de l’Homme. C’est pourquoi AXONE Institute accompagne les personnes dans leur savoir-faire et savoir-être afin de gérer les interfaces au niveau technique, organisationnel ou individuel et améliorer l’intelligence collective au service de la performance globale des projets. Et lorsqu’il faut les déployer de manière opérationnelle, AXONE Ingénierie et OOV viennent sur le terrain aider les équipes à définir et à conduire le changement.