Ingénierie Système & Arts Martiaux

Ingénierie système et arts martiaux

Je ne comprends pas ce qu’est l’ingénierie système, à quoi pourrait-t-on la comparer ?

Je vais vous proposer une réponse en assimilant l’ingénierie système aux arts martiaux.

Tout d’abord, la première ressemblance se fait dans leur diversité. Il existe en effet de nombreux types d’arts martiaux, de la même manière, chaque entreprise a sa propre façon de faire de l’ingénierie système. Il y a toujours quelque chose d’intéressant à garder dans chaque entreprise sur la manière de traiter l’ingénierie système. Par exemple, une entreprise peut considérer qu’il faut passer beaucoup de temps sur l’ingénierie des interfaces, ce qui lui permettra de bien définir les échanges entre les sous-systèmes et de poursuivre le processus d’ingénierie système plus facilement.  Il n’y a pas une unique façon de voir les choses, il est important de s’adapter en fonction des parties prenantes, de la culture d’entreprise, du planning… Tout comme il n’y a pas de meilleur art martial que les autres, chacun apporte une nouvelle dimension en étant différent mais en conservant une philosophie commune.

La philosophie de l’ingénierie système est d’accompagner la conception de systèmes complexes du début à la fin. La notion d’accompagnement est importante, car il ne suffit pas simplement d’initier l’ingénierie système en début de processus mais bien de poursuivre les actions dans une logique réfléchie en amont et qui s’adapte au fur et à mesure de l’avancée des projets. Comme le pratiquant qui intègre l’art martial tout au long de sa vie. Au début pour se familiariser avec le chemin à suivre, ensuite pour perfectionner ses bases puis pour transmettre son expérience aux générations futures.

Les valeurs de l’ingénieur système sont les mêmes que celles du maître d’arts martiaux :

  • L’humilité, qui permet d’accepter l’aide d’autrui, de partager son point de vue et de grandir ensemble,
  • La remise en question, qui consiste à accepter la vision de chacun et de se questionner en permanence,
  • La rigueur, qui permet d’appliquer un processus en toute confiance et être satisfait du résultat,
  • La curiosité, en explorant d’autres approches et en y trouvant un intérêt.

Ces valeurs se retrouvent également dans le quotidien du pratiquant ou de l’ingénieur. Nous avons cette capacité à écouter les gens qui nous entourent, cette faculté à nous intéresser aux différences de tous, cette volonté de partager nos connaissances et cet intérêt à apprendre.

Des résultats sont visibles avec et sans ces disciplines. Une entreprise qui pratique l’ingénierie système parviendra à établir un processus clair et précis dans lequel les ingénieurs prendront plaisir à travailler. Le travail a un sens, du temps est gagné, les coûts sont mieux maîtrisés… chacun y trouve un intérêt et peut s’épanouir des bienfaits de cette pratique.

Le plus dur est de s’y mettre. Il est en effet délicat d’inscrire un nouveau cheminement dans une entreprise qui s’en sortait (ou croyait s’en sortir) sans l’ingénierie système. L’effet n’est pas immédiat, au début ce n’est qu’une méthodologie fastidieuse à appliquer, pas forcément bien accueillie de tous car cela requiert du travail pour la mettre en place, mais au final les résultats sont là. Ceci signifie qu’une démarche d’accompagnement au changement doit être menée en amont et en parallèle du déploiement de la méthode.

Il ne s’agit pas d’avoir une confiance aveugle en n’importe quel outil qui pourrait se mettre en place. Par exemple, les arts martiaux peuvent avoir un effet néfaste sur le pratiquant et son entourage s’ils sont mal enseignés

Cependant, l’ingénierie système est de plus en plus reconnue et se répand favorablement dans les entreprises.

J’arrive sans peine à croire que de nombreux ingénieurs système sont également des pratiquants d’arts martiaux tant ces disciplines sont proches.