La sûreté de fonctionnement, à quoi ça sert ?
Ne pas railler, ne pas déplorer, ne pas maudire, mais comprendre. Baruch Spinoza (Philosophe)
La sûreté de fonctionnement contribue à garantir le bon fonctionnement d’un bien sur la durée. Dans tout projet, les équipes de conception sont généralement focalisées sur la performance instantanée de leur produit sans réellement considérer les besoins et risques connexes.
Il existe des centaines d’événements dans notre histoire qui ont poussés les hommes et les femmes à s’interroger sur la manière de les éviter à l’avenir. Toyota en a fait l’expérience, un défaut de pédale d’accélérateur qui restait enfoncée a contraint la marque à faire un rappel de neuf millions de véhicules entre 2009 et 2010 pour un coût total d’environ cinq milliards d’euros. Cette défaillance avait causé plus de soixante cas d’accélération incontrôlable dont trente ont eu pour conséquence la mort des conducteurs et/ou passagers. A l’origine, leur pédale présentait des risques de frottements excessifs et intermittents jusqu’à rester en position partiellement enfoncée.
Repartons maintenant de la question initiale et appuyons-nous sur un nouvel exemple de la vie courante pour alimenter notre réflexion :
Prenons l’exemple d’une voiture : Les quatre roues sont conçues pour permettre au véhicule de se diriger. C’est pour remplir cette fonction que les équipes vont naturellement concentrer leurs efforts et leur attention. Or, on voit bien de nos jours que la roue d’un véhicule ne remplit pas uniquement cette fonction. Elle permet aujourd’hui d’adhérer à la route pour garantir la direction voulue par le conducteur ; on parle dans ce cas de sécurité. Elle peut également être remplacée en cas de crevaison en la démontant relativement facilement ; on parle alors de maintenabilité. Elle résiste aux contraintes de son environnement (imperfections de la route, conditions climatiques, etc.) ; c’est sa fiabilité. L’ensemble de ces performances complémentaires contribuent notamment à augmenter la disponibilité de la fonction « primaire » de la roue.
Ces composantes ont un lien de dépendances entre elles. Dans l’exemple du dessus, la disponibilité de la roue va directement impacter la sécurité du conducteur, des passagers et des personnes à proximité. Également, la fiabilité et la maintenabilité de la roue sont les deux composantes permettant de jouer sur sa disponibilité : moins il y a de risque de défaillance (fiabilité) et plus elle est facile à réparer en cas de défaillance (réparabilité), plus sa disponibilité sera importante.
Par ailleurs, il est facile d’entrevoir les bénéfices que peuvent apporter ces composantes aux interfaces (personne, entreprise, environnement) qui gravitent autour du bien concerné. L’ « utilisateur », et tout être humain de manière générale, est le premier à profiter de la sécurité qui est apporté aux biens. Cette sécurité offre une garantie, à un niveau acceptable, des risques d’accident. Le « fabricant / vendeur » en profite tout autant car il propose un produit de meilleure qualité et, de fait, il valorise automatiquement son image de marque. Dans certains secteurs d’activité (notamment dans l’automobile), des normes et règlementations imposent la réalisation de ces activités en particulier pour garantir la sécurité des êtres humains.
On voit donc que la prise en compte de ces composantes dans la réalisation de tout projet est une plus-value capitale, voire dans certains cas obligatoire (pour des raisons de légalité). C’est un premier pas qui démontre d’une véritable prise de conscience de l’intérêt de la Sûreté de Fonctionnement.
A ce stade, une réponse a été globalement apportée à la question initiale. Mais pour étendre la réflexion, il est intéressant de se rendre compte que cette question implique une autre question, lorsqu’il s’agit d’un projet. Il s’agira alors de se demander plutôt : Comment, mais aussi quand, doit-on intégrer la Sûreté de Fonctionnement dans un projet pour en tirer tous les bénéfices au niveau projet ? Chez AXONE nous avons la réponse…