Intérêts et enjeux des interfaces pour les systèmes complexes

Les systèmes conçus deviennent de plus en plus complexes, intégrant des technologies telles que l’automatique avancée, l’informatique ou l’électronique. Ils sont constitués de nombreux composants ou entités en interaction et doivent être de plus en plus fiables et robustes. Ils sont souvent assujettis à des conditions environnementales extrêmes dans le secteur nucléaire par exemple, utilisés aux limites ou doivent faire face à des catastrophes naturelles telles que des tsunamis ou des séismes. Afin de relever les défis du futur ou parce qu’ils doivent pouvoir continuer à fonctionner sur de très longues durées notamment dans les domaines nucléaire ou spatial, ils doivent également être paramétrables ou évolutifs.

Les systèmes complexes peuvent être également conçus à partir d’autres systèmes ou de sous-systèmes générant ainsi un nombre conséquent d’interfaces internes ou externes entre les composants, les sous-systèmes ou avec le milieu extérieur au système.

L’essentiel des problèmes d’intégration rencontrés étant liés à leur gestion, l’identification de l’ensemble des interfaces est donc incontournable. Il est en effet fondamental de découpler au maximum les sous-systèmes ou les composants constituant le système afin, par exemple, d’éviter un effet domino lorsqu’un sous-système entre en dysfonctionnement et permettre de le ramener dans un état stable.

Le recensement de toutes les interfaces externes dans un premier temps contribue à comprendre le système dans son environnement en identifiant, par exemple, les interactions humaines dans le cas notamment de systèmes industriels. L’identification des interfaces internes ensuite, participe à la bonne intégration des différents éléments, des composants, des produits pour constituer le système en garantissant, par exemple, la compatibilité matérielle et logicielle.

La conformité des interfaces contribue à garantir l’atteinte des performances attendues du système et permet de s’assurer que les évolutions survenues durant les phases de vie du système sont répercutées et prises en compte. En effet, une interface dont les deux extrémités sont bien définies, permettra de rendre le système plus robuste aux évolutions, de faciliter la consolidation du plan de tests et la maintenance.

La gestion des interfaces permet également de définir les responsabilités des différents acteurs et les limites de fournitures, de s’assurer que les dispositions prévues au titre de la réalisation des interfaces sont bien appliquées.

La gestion des interfaces, qui s’inscrit dans la démarche d’architecture système, contribue donc à structurer le système, à le rendre robuste, évolutif, et maintenable. L’objectif essentiel n’est-il pas de garantir que le système accomplisse la mission pour laquelle il a été conçu ?